Trois semaines sans écrire
Mais les gens du Mondoblog, vous avez perdu la tête? Priver ainsi des écrivains d’écriture pendant plus de trois semaines. Trois semaines, on peut vivre sans manger, mais sans écrire oh-là ! Moi j’avais préparé des tas de reportages : le Mali, le mariage pour tou, le Cirque du Soleil, les Canadiens anglais (notre relation amour-haine), et d’autres : la vente illégale d’ovules, les whippets au chocolat noir, la mort…
J’ai même déniché un vieux monsieur, un Italien, qui affirme connaître mieux Montréal que les chauffeurs d’autobus «parce qu’eux, ils font toujours le même trajet». On allait se revoir pour qu’il me fasse faire son tour de ville, me raconte des souvenirs dont personne ne se souvient plus, mais j’ai dit : non, à Mondoblog, ils ont des problèmes avec des trucs de plate-forme machin machin, j’ai pas trop compris.
Alors tant pis pour vous : pas de mémoires italiennes, pas d’ovules illégales.
Moi, ça ne me fait rien. J’ai continué à écrire : des lettres pour des gens qui les attendaient depuis longtemps, des reportages pour des médias qui n’en voulaient pas, des essais sur des sujets qui n’intéressent que moi. Et de la musique, et des lectures, et des films. Je ne me suis pas ennuyé une seconde. J’ai même écrit une chanson qui fait : «Je ne sais que faire/Je ne sais où aller/Je serai mort dans un certain nombre d’années».
Mais non, je rigole.
Mais c’est vrai que je me demande un peu ces jours-ci : quoi faire, tiens?
Et c’est même pas la faute de Mondoblog, c’est qu’il fait moins je-sais-pas-combien ici. Ça dit moins 15 sur le thermomètre, mais avec le vent, ça fait moins mille. Vive le vent, vive le vent! Oui je veux bien, mais ils ont enregistré des passages à 105 km/h à Montréal. Ils l’ont écrit dans La Presse : «Éole se lève». Et c’est pas parce que les journaux raffolent des jeux de mots à deux sous comme titres (ils sont payés pour ça ?) qu’Eole ne s’est pas levé.
Alors, bref, je pose des lapins, je dépose des lapines et puis hop, au cinéma où il fait moins froid que chez moi. Il fallait voir le nouveau Haneke (immoral, délicieux), le nouveau Tarantino (moral, délicieux), le nouveau Hong Sang-soo (oral, délicieux), le nouveau Nadav Lapid (halal, délicieux) et d’autres films moins bons, mais je vous les épargne.
Et puis maintenant que je les ai tous vus, j’ai commencé à écrire moi-même une histoire, en fait, c’est une histoire vécue (ou qui le sera) je vous donne le titre : «Stalking éthique, ou comment j’ai traqué la plus belle fille que j’aie jamais vue pour lui dire qu’elle était exactement cela».
D’ailleurs, faut que je vous laisse. C’est un work-in-progress.
P.S. Merci à Elliot pour le webmastering et Ziad pour les mises à jour régulières.
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